À Lomé, le metal n’a pas vraiment de scène dédiée, et le genre est loin d’être toujours bienvenu. Pourtant, le Togo est en train de s’imposer comme un bastion du metal africain grâce à la montée en puissance d’Arka’n Asrafokor. Ce groupe de fusion metal, composé de cinq musiciens intrépides, incarne une véritable révolution sonore : un mélange explosif de rythmes ouest-africains (Gazo, Blekete, etc.) et de l’essence brute du metal des années 80 et 90. Leur musique, qu’ils appellent asrafocore (la musique des guerriers), puise dans les sons de leur terre tout en portant des messages puissants et sans compromis.
Éclectiques et sans limites, ils explorent toutes les nuances du metal, du thrash au speed, en passant par le néo et le death. Entre des voix gutturales, des flows rappés, des riffs lourds et des rythmes traditionnels, ils créent un son unique qui bouscule les codes du genre. Le chant passe de l’éwé à l’anglais, avec quelques clins d’œil au français. Leurs percussions prennent parfois le dessus sur la rage des guitares, laissant place à des moments de grâce avec des solos acoustiques et des touches d’afrofunk.
En février 2019, ils sortent leur premier album Zã Keli (Lumière/Ténèbres), fruit de plusieurs années d’évolution musicale et humaine. Après avoir conquis l’Afrique de l’Ouest (Ghana, Burkina Faso, Bénin, Côte d’Ivoire…), ils embarquent pour l’Europe à l’été et l’automne 2022. Leur énergie brute et leur originalité les ont rapidement propulsés parmi les groupes les plus prometteurs de la scène.
De retour en Europe à l’été 2023, ils frappent fort avec des performances au Cabaret Vert et au Motocultor Festival, marquant un tournant décisif dans leur carrière avec leur première prestation dans un festival international de metal.
En août 2023, Arka’n signe avec RPM (Reigning Phoenix Music). Leur nouvel album Dzikkuh, sorti en juillet 2024, a fait l’effet d’une bombe dans la scène metal, salué pour son audace et son originalité.